Pour des visites commentées (uniquement pour les groupes sur réservation) des différents espaces patrimoniaux du village (L’église et sa collection de bois peints, l’espace Pierre Sèche et Architecture rurale, les rues du village, …) contacter le secrétariat de mairie aux heures d’ouverture : 04.68.77.17.87 ou par mail : mairie-aragon@wanadoo.fr
L’église et les bois peints
La première église paroissiale d’Aragon se situait vraisemblablement aux abords de l’actuel cimetière. En effet, un premier habitat a dû se développer en terrain favorable, près de la confluence des rivières du Trapel et de Lavalette, et, jouxtant cet habitat une église paroissiale entourée d’un cimetière. Cette église paroissiale est connue sous le nom de Saint Papoul.
Au XIe siècle, le processus d’incastellamento touche la commune qui abandonne la plaine et la rivière pour se percher, au dessus, à l’extrémité aménagée d’un petit plateau. Le castrum est né ! Il aura son lieu de culte, une chapelle, distincte de l’église paroissiale encore liée au cimetière. C’est probablement sous un vocable marial que cette chapelle sera connue.
L’église Saint-Papoul, va, à son tour, être refaite ou restaurée (éléments lapidaires) et elle conservera son rôle d’église paroissiale jusqu’au début du XIVe siècle.
L’église Sainte Marie qui surplombe aujourd’hui le village, de style gothique méridional, a été érigée, à partir de 1300, à l’extrémité du castrum. Elle réutilise une partie de la chapelle castrale et s’étend vers l’est. Cette église devient paroissiale, elle figure comme telle dans une bulle de Jean XXII (avril 1317), et se substitue à l’église du cimetière qui a son tour deviendra chapelle. De la première église, Sainte Marie du castrum de Aragone, subsistent la porte d’entrée, aujourd’hui porte du clocher, et la poterne percée dans le rempart permettant la sortie, au nord, au-delà de la courtine.
Lorsqu’à la fin des années 80, les paroissiens d’Aragon, soucieux de l’état de la toiture de l’église Sainte Marie, virent enfin démarrer les travaux, ils ne se doutaient pas de la surprise que leur réservait cette rénovation. En effet, lors d’une précédente rénovation, datant du XIXe siècle, de fausses croisées d’ogives étaient venues occulter la charpente et son décor. Ces fausses voûtes sont toujours en place sauf dans la travée d’entrée à l’ouest.
Le décor de la charpente peinte, redécouvert en 1988, mérite une attention particulière. la dernière travée a été rétablie dans son intégralité et permet d’imaginer la décoration primitive de la nef. Mélangeant des thèmes d’inspiration végétale, les « rinceaux », à un bestiaire fantastique, les planches faîtières et les corbeaux comportent un certain nombre d’écus armoriés de dignitaires. Leur interprétation a permis de dater cet ensemble du premier quart du XIVe siècle. Les éléments présentés sur les murs, classés Monuments Historiques depuis 2001, permettent d’apprécier la fraîcheur exceptionnelle des coloris.
Découvrez les corbeaux de l’église sur cette vidéo : RCPPM RESTITUTION 3D: Les corbeaux de l’église d’ARAGON..
Le castrum (vieux village)
Les parties visibles du château se présentent sous la forme d’un édifice de la fin du XVIème/début XVIIème siècle. De l’édifice médiéval, il ne reste qu’un fragment de mur et la partie attenante au fossé rappelle que la forteresse s’étirait sur tout le sommet de la colline.
Après avoir appartenu au roi de France suite à la croisade albigeoise, le château d’Aragon sera ensuite inféodé à des possesseurs particuliers. La seule mention textuelle connue figure dans une compoix de 1641.
La façade actuelle s’organise entre deux tours carrées de petite section. Très remanié, le château comporte quelques éléments remarquables en milieu de façade : la porte (XVIème-XVIIème siècles), encadrée par deux colonnes reposant sur des bahuts au décor en pointe de diamant , est surmontée des vestiges d’une bretèche (XVème siècle). les fenêtres à meneau ont été restituées à l’époque moderne.
Propriété privée, le château est inscrit à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques.
Elevée en partie sur le substrat rocheux, adapté pour la recevoir, la muraille enserrant le castrum est encore, par endroit, identifiable. Cette enceinte, datant des XIIe-XIIIe siècles, a été partiellement incorporée à l’enceinte collective lors des agrandissements successifs du village. An nord, elle couronnait la pente abrupte, au-dessus du ruisseau du Trapel ; à l’ouest et au sud, elle était protégée par un fossé sec. La courtine, située à l’est, faisait alterner des parties aménagées sur des zones rocheuses et des élévations entièrement bâties. La présence de tours n’est pas attestée et n’est d’ailleurs pas habituelle dans ces petits ensembles clos.
La tranchée, entre le pigeonnier et les vestiges de muraille, constitue le dernier témoignage du fossé sec, élément important de protection passive. Découpé dans le substrat, il était franchissable, dans cette zone, grâce à un pont amovible. Cet ouvrage était protégé, à l’extérieur du castrum, par une barbacane ou un petit châtelet, aujourd’hui transformé en pigeonnier. On peut supposer, dans un premier temps, que le tracé du fossé se poursuivait au sud, sous la muraille. Tracé correspondant à une partie de l’actuelle rue du pont-levis.
Le village
Au centre du village, sur la place de l’abreuvoir, une croix en pierre historiée est ornée, sur une face, d’une Crucifixion, sur l’autre, d’une Vierge à l’Enfant. Cette croix est datée du XVIè siècle et classée Monument Historique.
L’ancien abreuvoir en granit du Sidobre a été restauré en 1994 et rappelle le temps où toutes les bêtes servant au travail de la terre venaient se désaltérer sur la place du village.
Les moulins
Les vestiges de deux moulins, témoignages de l’économie rurale, sont visibles près du village. Ils figurent sous l’appellation Moulin d’Aragon et Moulin de Vignaure. Ce dernier est attesté dès le XVIIIè siècle, celui d’Aragon a été édifié au XlXè siècle. Un moulin à eau était situé sur le Trapel, il n’en reste aujourd’hui que le nom d’un tènement (route de Villegailhenc).