Pour des visites commentées (uniquement pour les groupes sur réservation) des différents espaces patrimoniaux du village (L’église et sa collection de bois peints, l’espace Pierre Sèche et Architecture rurale, les rues du village, …) contacter le secrétariat de mairie aux heures d’ouverture : 04.68.77.17.87 ou par mail : mairie-aragon@wanadoo.fr
L’espace Pierre sèche
L’idée de créer à Aragon un Espace Pierre Sèche a vu le jour en 1998 à la suite d’une réflexion commune de la municipalité d’Aragon et de l’association Pierre Sèche en Montagne Noire, soutenue par la Fédération de la Pierre Sèche (association nationale). Cet espace, parmi les premiers du genre en France, a été inauguré le 1er septembre 2002, à l’occasion de la Journée Nationale du Village.
Le site se compose de deux ensembles :
- un espace couvert de près de 60 m², adossé au Prieuré, dans lequel la présentation se lit comme une fresque tout au long des murs. Grâce aux techniques modernes, un film projeté en continu permet au spectateur de découvrir, à partir de la construction d’une cabane, les paysages d’Aragon, le tout ponctué par les témoignages de personnes-ressources.
- un site d’interprétation, directement lié à l’exposition avec les paysages d’Aragon en arrière-plan, offre différentes expressions d’architecture à pierre sèche : terrasses, murs, cabane, garenne, carretal, etc… Une zone privilégiée est réservée à l’accueil des groupes scolaires et leur permettra de s’initier au maniement de la pierre sèche lors de visites organisées par le service pédagogique.
Ce site n’aspire en aucun cas à être un « Musée de la Pierre Sèche ». Ce qui en fait son originalité et le démarque clairement d’autres structures existantes c’est sa totale immersion dans l’histoire du territoire dont il se veut représentatif. Replaçant l’architecture rurale, et en particulier les constructions en pierre sèche, dans un contexte humain et économique, l’Espace nous invite à découvrir, au travers des siècles, la naissance et l’évolution d’une technique dont les manifestations suivent les fluctuations de l’économie aragonaise.
Le jardin du curé et ses stèles discoïdales
Qu’est-ce qu’une stèle discoïdale?
Dans nos régions, les stèles discoïdales sont des monuments funéraires chrétiens. Elles sont constituées d’un pied, de forme variable, surmonté d’un disque généralement plein, le plus souvent orné sur les deux faces et taillé dans la roche locale (grès, calcaire, …).
Plantées à la tête de la tombe, ces stèles avaient un rôle de signalisation funéraire et par certains détails pouvaient rappeler la profession ou l’appartenance sociale de la personne.
La croix, sous ses différentes formes (latine, grecque, …), est le motif le plus représenté sur le disque.
Le disque des stèles était presque au ras du sol; c’était d’ailleurs nécessaire pour que le pied, qui est parfois assez court, soit bien enraciné en terre et assure la bonne tenue de l’ensemble.
Apparues à l’époque médiévale, les stèles discoïdales sont, peut-être, la survivance de traditions funéraires gallo-romaines.
Les stèles discoïdales d’Aragon
La commune d’Aragon possède, à ce jour, une série de onze stèles discoïdales, provenant probablement de l’ancien cimetière et intégrées dans le mur de clôture (côté sud) lors d’une réfection à l’époque moderne. Grâce à leur redécouverte par Albert Dupont il y a quelques années, ces stèles ont pu être étudiées.
La municipalité a désiré les mettre en valeur en installant des reproductions fidèles sur l’espace engazonné, aménagé, de «l’Hort del Riton » (Jardin du Curé), en face du Prieuré et de l’église.
Grâce aux conseils et à l’aide de Jean-Claude Rivière, historien et Président de la Fédération de la Pierre Sèche, et d’Alphonse Snoeck, sculpteur et mouleur à Lagrasse, ce projet a pu voir le jour.
La stèle inventoriée AGN01 présente sur une face de son disque une forme triangulaire, pointe dirigée vers le bas. Cette représentation pourrait suggérer le fer d’un outil court, une truelle de maçon, ou le soc d’une araire, appelée «relho». Cette stèle représente sur son autre face une croix latine, c’est-à-dire que sa branche inférieure est sensiblement plus longue que les autres.
La majorité des stèles de la série (de AGN02 à AGN06) porte une croix grecque évasée ou pattée.
Cet ensemble paraît dater d’une période comprise entre le XII° et le XIV° siècle. Elles ont été travaillées selon la technique du champlevé : le décor est obtenu en enlevant au disque de pierre la matière nécessaire pour faire apparaître les motifs tels que croix, bordure, …
Une autre copie remplace la stèle qui marquait l’entrée du cimetière. Inventoriée sous la référence AGN08, elle porte une croix latine sur une face, un nom et une date (COMBES 1660) sur l’autre face. Sans aucune certitude, l’hypothèse d’un remploi ne pouvant être écartée, il s’agirait d’une stèle signalant la tombe d’un habitant d’Aragon décédé dans la seconde moitié du XVII° siècle ! Cette stèle a été travaillée en vrai relief ; le motif apparaît totalement dégagé du bloc d’origine et la croix ressort de près de deux centimètres du nu du disque. On a pu reconstituer le décor d’une des faces de la stèle inventoriée AGN07, très dégradée ; il s’agit d’une étoile à cinq branches. Ce symbole, assez rare dans le corpus des stèles languedociennes, est à rapprocher des signes utilisés par les confréries de maîtres maçons. Traditionnellement, l’étoile à cinq branches est liée à la maîtrise de cet art.
Les stèles AGN10 et AGN11, retaillées, ont été utilisées comme croix de carrefour, la première à Roquemalet (Roquemulet), la seconde près du domaine de Cabrol.
Le jardin médiéval
Ce jardin évoquant les jardins du moyen-âge (XIIIe-XIVe) est situé en contrebas de la rue du Paro. Il permet de redonner un décor approprié à l’entrée de la zone haute du village, formant autrefois le castrum.
Il est la reproduction de ce qu’était un jardin de château, d’hôtel ou d’abbaye participant à la vie spirituelle mais aussi matérielle.
Il regroupe des plantes :
- alimentaires (légumes, aromates et condiments)
- médicinales (souvent appelées les simples car elles permettaient de fabriquer des remèdes avec une plante unique)
- utilitaires (fournissant des fibres textiles ou des colorants)
- liturgiques (pour orner les autels)
Les sentiers
Véritable vitrine du patrimoine paysager du village, plusieurs sentiers permettent d’en découvrir la richesse et d’en admirer la beauté.